Hello everybody !

Je dois vous confesser une chose: mon chéri et moi avons pris la coquine habitude des québécois qui consiste à échapper à l'hiver en passant des vacances sous le soleil des caraïbes, "dans le sud", comme ils disent! En 2016, on avait fait Cuba. En 2017, on a fait la Jamaïque! Nous avons adopté la formule qui nous plait tant: location de voiture, réservation d'hôtels différents chaque soir et zou, c'est parti pour un tour! Une formule gagnante !

Comme l'île est petite, en faire le tour est facile (mais nous n'avons pas exactement fait le tour, on a plutôt longé les côtes nord, est et ouest et traversé l'île par son milieu pour rejoindre Kingston, la capitale) et permet de voir la richesse qui la compose. En effet, la nature y est très différente selon où on se trouve: ainsi, à l'ouest, on a vu des falaises escarpées et d'interminables plages de sable blanc, au sud une végétation désséchée, au centre des montagnes extraordinaires, d'une terre rouge et recouvertes d'arbres impressionnants, alors qu'à l'est, on a vu des plages plus petites, avec plus de houle et de vagues, mais surtout une végétation bien plus tropicale, de type jungle, comme je l'aime. C'est là-bas que nous avons passé une merveilleuse après-midi à la plage de Frenchman's Cove, une petite plage privée absolument magique, un petit écrin aux eaux cristallines entourées de verdure. Pour la végétation, qui est sublime, entre arbres géants et fleurs tropicales chatoyantes, entre champs de canne à sucre, palmeraies et bananeraies, je vous ai préparé une petite sélection dans l'album que vous trouverez ici.

Fern Gully Blue Mountains

Falaises de Negril Seven Miles Beach

Frenchman's Cove Plage de l'ouest

D'ailleurs, en parlant de falaises, il s'agit de celles de Negril, qui sont très populaires, non seulement parce qu'elles sont belles, mais surtout parce qu'au Rick's Café, des professionnels et les clients du bar peuvent sauter de la falaise, haute de 9 mètres. C'est vraiment sympa d'y boire un verre, les pieds dans l'eau de la piscine, en regardant les gens sauter dans le vide !

Ce fut très agréable de changer d'hôtel presque chaque soir, car les distances à parcourir étaient courtes, et les expériences très différentes, parce que nous alternions entre AirBnb, auberge de jeunesse et grand hôtel de luxe. Je voulais vous montrer deux de ces lieux en particulier: notre AirBnb à Falmouth, où nous étions dans la belle vieille maison de famille, entourés de photos des grands parents et de mobilier plein de nostalgie; et le charmant hôtel tout inclus dans lequel nous sommes restés deux nuits à Montego Bay, pour nous reposer et nous détendre à l'américaine! (piscine, billard, ping-pong, trois repas par jour et bar à volonté) Si vous voulez plus d'infos sur nos étapes dodo, n'hésitez pas à me contacter en commentaire.

Sinon, comment résumer ce séjour? En deux mots: cool, man! Il se dégage en effet des lieux une attitude relaxe et respectueuse qui fait du bien. Les gens sont sympas (même s'ils veulent parfois un peu trop vous vendre quelque chose!) et les conversations se font avec gentillesse et même humour parfois. Pour résumer cette douce et joyeuse atmosphère, voici un cliché de trois petites mamies, que j'ai prises en photo à Doctor's Cave Beach: elles barbotaient toutes les trois, papotant et riant. Je les ai trouvées sublimes, elles m'ont mis du baume au coeur et m'ont presque donner envie de vieillir! Ah, vivement ma retraite jamaïcaine !

Bref, l'état d'esprit rasta reigne en maître, d'ailleurs je n'ai jamais autant dit le mot "respect" de ma vie! J'ai même appris un nouveau mot anglais, Irie, qui signifie super bien. Donc en gros, quand on vous demande comment ça va (how are you?), ne pas répondre bien (fine ou good), mais irie (prononcer aïe-ri), ils adorent ça! Et aussi, l'expression emblématique du pays, c'est "Yeah man" ou "Yah mon", qui est la façon de dire oui, tout simplement. Un vrai régal, c'est tellement cool !

Cependant, le jamaïcain est paradoxal: comment peut-il être si calme et détendu sur terre et aussi fou et rapide une fois derrière le volant de sa voiture? Car je vous jure, ce sont des malades sur la route! Les deux choses que le jamaïcain aime le plus dans sa voiture, c'est sa pédale d'accélération et son klaxon! Pour dire merci, bonjour, au revoir, pour râler, pour doubler... ça n'arrête pas de klaxonner! Au début, c'est déboussolant, mais au final, c'est drôle! La chose la plus folle, c'est quand même la technique pour doubler. Peu importe le nombre de voies, le marquage au sol et qui arrive en face, quand on veut doubler, on double: le véhicule en face se poussera et puis c'est tout... et ça marche, on se croise à trois, les doigts dans le nez, même pas peur du face à face !! De façon générale, conduire en Jamaïque relève du défi à chaque kilomètre: entre les trous béants sur la chaussée, la conduite à gauche qu'il faut apprivoiser (merci la boite auto), les rastas à vélos non éclairés la nuit, les piétons sur la chaussée (car il n'y a pas de trottoir, évidemment), les chèvres et les chiens, il y a de quoi pas mal stresser! Mais c'est drôle... tant qu'on n'abime pas la voiture de location! D'ailleurs, je me suis quand même fait une belle frayeur, quand un gros cailloux blanc, sorti de nulle part, à ricoché sur le bas de caisse au-dessus de notre pneu avant gauche, enfonçant la tôle et faisant sauter la peinture . J'étais mortifiée... qu'allait faire notre agence de location? J'appréhendais vraiment l'inspection de l'agent, au retour du véhicule, mais ouf, il n'en a pas tenu compte, tout est passé comme une fleur! (ils sont cools, les jamaïcains, j'vous dis!!)

Notre petite Suzuki Swift

Les villages aussi sont un joyeux bordel: ça klaxonne à tout bout de champ, ça traverse dans tous les sens, ça se regroupe sur les trottoirs pour parler, ça vend de tout et de rien presque sur la chaussée, ça marche sur la route, ça s'interpelle d'un trottoir à l'autre. Bref, ça bouillonne de vie et d'animation, tout une aventure! Pour en finir avec les anecdotes routières, je ferai cette comparaison toute personnelle: le mouton est un peu à l'Islande ce que la chèvre est à la Jamaïque. La petite bestiole qui broute au bord des routes, trop mimi... mais qui devient effrayante lorsqu'elle décide de traverser sous votre nez! Et attention, parfois c'est même un zébu qui vous attend au détour d'un virage !

Comme j'ai parlé des chèvres et du zébu, je me dois d'évoquer aussi tous les animaux que nous avons pu croiser pendant notre séjour, sachant que ma rencontre préférée, je n'ai pas pu l'immortaliser en photo, car c'est difficile de le capter: il s'agit du colibri à tête-noire, espèce endémique de l'île, dont le mâle est absolument sublime avec sa longue plume dorsale fendue. J'ai eu la chance d'en voir à plusieurs reprises, c'est un oiseau magique!

Photo internet

J'ai aussi vu des pélicans, des vautours (John Crow), des lézards multicolores, des mangoustes. Et surtout, pendant de belles séances de snorkeling dans les eaux de Montego Bay, j'ai vu des poissons multicolores absolument sublimes, jouant malicieusement dans des coraux colorés.

Au détour d'un chemin, on peut aussi tomber sur des scènes sportives surprenantes, dignes de la campagne anglaise: on ainsi vu un match de cricket et un match de polo! Pour la nouvelle citoyenne de sa majesté Elizabeth que je suis, c'était comme à la maison, ah ah ah!!

Niveau bouffe et boisson, on s'est fait plaisir. Pourquoi donc? Deux raisons. Un, parce que le rhum coule à flot. Alors du rhum, on en a bu! Le petit rituel tous les soirs, en testant une marque différente à chaque fois! LA distillerie reine de l'île est Appleton (et zou, un 12 ans d'âge dans la valise!). Mais à notre surprise, contrairement à Cuba où à la Martinique par exemple, le rhum dans les supermarchés est cher. On a aussi bu LA bière nationale, l'incontournable Red Stripe, que moi j'ai pu apprécier grâce à sa déclinaison plus douce au citron, yeah!

Deux, parce que l'eau du robinet est potable, et donc il n'y a aucune crainte à avoir de chopper la tourista en mangeant fruits, légumes et autre plat de petit resto. On a donc délicieusement bien mangé, on a gouté à presque toutes les spécialités possibles. Il y a beaucoup de viande grillée au barbecue après avoir été marinée avec plein d'épices: c'est le Jerk, qui se décline en poulet ou en boeuf. Evidemment, avec autant de chèvres au bord de la route, on peut s'attendre à en retrouver dans les assiettes! Ils font un curry de chèvre, très sympa, pas trop épicé. Mais attention, la viande n'est pas coupée comme nous: elle est tranchée en cube, avec l'os, c'est donc un peu délicat à manger, car il y a des éclats d'os dans preque chaque morceau! Il y a aussi les patties, des petits chaussons de pâte orangée fourrés à plein de saveurs différentes (boeuf, légumes, soja, fromage). Moi, j'ai a-do-ré! Pour finir, on a aussi mangé végétarien, j'y tenais, et c'était facile, car dans la religion rastafari, le végétarisme est de mise, il y a donc dans chaque village au moins un resto rasta.

Et celui que l'on a fait, les pieds dans le sable à Port Antonio, était vraiment délicieux. Si vous voulez que je partage les adresses avec vous, contactez-moi en laissant un commentaire!

Farandole de légumes rasta! Ecrevisses à la coco

Patties

Poulet jerk Curry de chèvre

En ce qui concerne nos sorties et activités, elles se résument principalement à la plage, pour une fois! Des belles plages, très différentes, mais toutes avec une eau chaude et limpide et du sable blanc très fin, très agréable.

Mais pour changer un peu de la plage, on a quand même occupé nos journées avec d'autres activités originales. Ainsi, on a fait quelque chose de bien populaire là-bas, qui consiste à remonter des cascades en escaladant les rochers! Trop cool! On a commencé par le lieu le plus touristique, Dunn's Falls, dans le nord. C'était noir de monde, mais on a fait ça à notre sauce, en refusant le guide, et on a eu bien raison. L'aventure seuls et à notre rythme était bien plus sympa et nous a ainsi permis d'échapper aux longues files de touristes ridicules à la queue leu leu soumis aux pitreries de leur guide! Voyez donc: avec touristes... et sans touristes!

Nous avons aussi fait une autre cascade, à l'est cette fois, loin des attraits touristiques majeurs: Reach Falls. On a eu la chance de la faire de façon originale, avec un local, le jeune et beau Bread, qui nous avait attrapé en bas du chemin pour nous dire qu'il pouvait nous faire profiter des cascades autrement. Vous me connaissez, j'étais très méfiante, mais mon dieu, qu'il avait raison! Nous étions seuls avec lui, et nous avons remonté le cours d'eau et franchi au moins huit bassins, pour arriver au rocher final, là où la visite officielle se trouve. Une heure à barboter, sauter, grimper, dans une eau fraîche et limpide, en pleine jungle. Un moment magique!

Nous avons aussi fait du radeau. Mais attention, pas n'importe quoi! Pas du style naufragé de la Méduse! Il s'agit d'immenses radeaux de bambou, de 9m de long, sur lesquels on peut s'asseoir confortablement pendant que le rameur nous fait avancer avec son immense tige de bambou. Nous avons fait cette promenade romantique au Blue Lagoon. Une petite sortie d'une heure, pendant laquelle nons avons plongé dans les eaux profondes à la fois chaudes et froides du lagon, en profitant des histoires racontées par notre capitaine. Un moment tranquille et sympa, typique de l'île.

Nous avons été faire un tour à Kingston, car nous voulions visiter le musée Bob Marley. De la ville, on a peu vu, quelques rues bruyantes et animées, de belles anciennes batisses et des parcs. Le musée, quant à lui, est très sympa. Visite guidée obligatoire de 1h15, photos interdites, découverte du studio d'enregistrement privé de Bob, d'objets lui appartenant et toutes ses collections de disques d'or et de platine. Un beau musée, qui vaut le détour.

Nous avons voulu continuer à faire un petit peu de culture et d'histoire, pour changer des plages et des cascades. Alors on a visité une plantation: j'ai choisi celle de Greenwood Great House, près de Montego Bay, qui appartenait à la famille la plus riche de Jamaïque, les Barrett. Pourquoi cette maison-ci? Car elle contient une incroyable collection d'anciens instruments de musique et de machines, ainsi que la plus grande bibliothèque de l'île, avec plus de 300 ouvrages, dont certains datent de 1697! Ce fut une belle visite, avec une adorable guide rien que pour nous deux, car il n'y avait personne (et oui, tout le monde est à la plage!!!). Nous en avons appris un peu plus sur la vie bourgeoise des grands propriétaire de plantations de canne à sucre et sur l'histoire de la famille. Une belle visite, qui vaut le coup.

Et on a aussi fait un arrêt au Columbus Park, le long de Discovery Bay. Cette baie et le parc tiennent leur nom du fait que Christophe Colomb est supposé y avoir accosté, en 1494, lors de son deuxième voyage vers les Amériques. Mais cela fait encore débat, cette appellation est disputée par une autre baie, plus au nord... Bref, en tout cas, au Columbus Park, sous la direction du guide local King Dave (une institution, cet homme là!) on parcourt le parc pour y observer diverses anciennes machines qui servaient à la récolte de la canne à sucre et de la banane à l'époque de l'esclavage. Petit détour sympathique!

Pour finir, je dois vous parler de Glistening Waters, une des activités les plus géniales que nous ayons faite. Il s'agit d'aller observer un phénomène biologique extraordinaire de bioluminescence dans les eaux de la lagune de Falmouth, en raison de la présence de microbactéries qui ont la particularité de devenir bleu phosphorescent quand elles sont agitées. A la nuit tombée, on monte à une quarantaine de personnes dans un bateau pour aller au coeur de la lagune. Déjà, la magie opère, car avec le passage du bateau, le sillon bleu se forme le long de la coque, l'eau prend vie et s'illumine! Ensuite le bateau s'arrête pour permettre aux gens de se jeter à l'eau et aller nager, afin de vivre l'expérience pour de vrai. Moi, je suis restée bien confortablement dans le bateau, pour prendre les photos, pendant que Benoit barbotait dans cette eau étrange et magique: c'est absolument magnifique à voir, mais Benoit m'a dit que ça l'est encore plus à vivre. Chaque mouvement de brasse dégage autour des bras un halo bleu intense. Si vous avez vu Avatar, imaginez-vous un peu ce type de lumière, comme dans la forêt ! Il était difficile de prendre des photos dans le noir, bien sûr, mais voici un peu ce que ça donne. Une expérience inoubliable! Il n'y a que quelques endroits dans le monde où l'on peut observer ce phénomène, nous nous considérons chanceux d'avoir pu en profiter.

Allez, pour conclure cet article, il faut que je vous raconte la petite anecdote qui entoure cette sortie, c'est trop drôle pour ne pas la partager: j'avais réservé par courriel, notre inscription était confirmée pour 18h30. Lorsque nous sommes arrivés, un homme du parking nous a dirigés vers une responsable de l'entreprise, au bout du restaurant, derrière une salle de spectacle. Celle-ci étant complètement débordée, car il devait y avoir plus d'une centaine de personnes qui attendaient, anarchiquement, pour être dirigées vers les bateaux et monter à bord. La nana était submergée par les plaintes des visiteurs, qui ne savaient pas où se diriger. Moi, j'arrive à l'accrocher, et lui dis "je m'appelle Karen, j'ai une réservation pour 18h30". Elle me fait fait un signe et me dit "suivez-moi" et zou, nous voilà en train de passer devant tout le monde et d'embarquer avec un groupe. On s'est dit bon, bin cool, trop de la chance, on verra après, on va sûrement payer au retour, go go go! Et aussi incroyable que ça puisse paraitre, personne n'était là pour encaisser notre paiement à notre retour à terre. Peut-être pensaient-ils que tous les participants avaient déjà payé! Je vous avoue que nous n'avons pas insisté, mais comme j'étais génée, on est restés boire un verre au bar... qu'on a payé, bien sûr !!

Alors voilà, nos vacances sont terminées. La visite est finie. J'espère que cela vous a plu. Comme d'habitude, pour terminer la balade, je vous invite à découvrir d'autres photos dans l'album que vous pouvez consulter ici. Et je vous dis à bientôt, pour une nouvelle aventure, et vous quitte sur ce sage adage jamaïcain!

A bientôt les p'tits loups !

Jamaica, yeah man!

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