Escapade en Nouvelle-Ecosse
Hello everybody !
Prêts pour une petite sortie express, une petite virée d'un week-end? Pour ne pas rester sur Montréal durant le week-end de Pâques (qui pour moi, dure quatre jours, car je bénéficie à la fois du vendredi saint et du lundi de Pâques, chanceuse que je suis, merci ma convention collective!), nous avons décidé de continuer à partir à la découverte de notre immense nouveau pays. Alors nous voilà à l'assaut d'une nouvelle province: la Nouvelle-Ecosse (Nova Scotia, en anglais).
La voici sur la carte ci-dessous, pour vous situer et vous donner une idée de la taille:
La Nouvelle-Ecosse est aujourd'hui une province anglophone, mais était auparavant francophone, terre des Acadiens (tout comme le Nouveau Brunswick et l'île du Prince Edouard): ceux-ci, après avoir été victimes du Grand Dérangement (la déportation des Acadiens par les anglais en 1755), sont revenus s'installer sur leurs terres, recréant ainsi quelques foyers isolés, des zones acadiennes où la population parle français, où les panneaux sont en français et où les enfants vont à l'école en français.
Ce sont comme des petits villages gaulois, qui résistent vaillement face à l'assaillant anglophone, et c'est formidable! Les voici ci-dessous. Nous sommes allés à celui de Chéticamp, ayant passé une nuit dans le Bed and Breakfast d'une acadienne adorable. (adresse disponibe sur demande, comme d'hab!)
On a atterri à Halifax, la capitale. Une petite heure et demie d'avion, vol direct super pratique. On a pris un petit Bombardier à hélices, 40 passagers. Très confortable avec sièges en cuir: ça change des gros airbus transatlantiques! Anecdote véhicule de location: on avait réservé une petite économique. On n'avait pas de valise, donc pas besoin de place dans le véhicule, et on savait qu'on allait dévorer les kilomètres, donc besoin d'une voiture qui ne consomme pas! Au final, la dame nous annonce avec un grand sourire que nous avons un minivan: on déboule devant un énorme Dodge Gran Caravan, 7 places, immense! On pouvait presque dormir dedans! Niveau petite consommation et petite taille, c'est raté! Mais bon, au moins, c'était très confortable et ça nous a bien fait rire!
Pour vous résumer notre séjour, globalement, on va dire que c'était pas mal. Sans plus. On a vu quelques belles choses, mais rien d'extraordinaire, rien qui nous fait dire "wow, il faut qu'on revienne ici". Peut-être parce que ce n'était pas le meilleur moment de l'année, cette espèce de mi-saison, entre la sortie de l'hiver et le début timide du printemps, où la nature est encore un peu endormie et où on ne sait pas comment s'habiller, (l'air est doux mais il y a encore de la neige!). En plus, à cette époque, toutes les activités sont fermées, autant les parcs, les musées et autres galeries: il faut attendre la fête de la reine, mi-mai, pour que tout s'anime. Au final, on a beaucoup eu la sensation de déjà-vu dans cette province: les paysages forestiers font penser au Québec, les maisons à celles de la Nouvelle-Angleterre, les villages à la Gaspésie, la terre rouge à l'île du Prince Edouard et la côte à la Bretagne! Voyez un peu, quelques exemples:
Evidemment, en quatre jours, on n'avait pas le temps de faire tout le tour de l'île, il a fallu faire un choix: comme on aime les parcs et la nature, on a choisi d'aller à l'est pour traverser le Cap Breton et faire un peu de randonnée. C'est la partie qu'on a préféré de notre voyage. Les paysages étaient parfois époustouflants.
Ils étaient d'autant plus beaux que l'hiver laissait encore quelques traces, en particulier avec les nombreux icebergs à la dérive. Magnifique!
La saison hivernale touchant à sa fin, les pêcheurs étaient prêts, même si leurs bateaux étaient bloqués par la glace: les casiers à homard étaient sortis, bien empilés et réparés, en état pour une nouvelle saison de pêche.
Notre gros délire dans le parc du Cap Breton aura été d'essayer de "voir des bêtes", comme je dis à chaque fois. J'avais bon espoir d'avoir enfin la chance de voir un orignal. Depuis le temps que je rêve d'en croiser un. Et le parc en est plein!! Malheureusement, malgré toutes nos tentatives pour suivre leur piste, on n'en a pas vu. Ce n'est pas faute d'avoir tout essayé !
Cependant, à ma grande surprise, et pour mon plus grand plaisir, l'animal que nous avons réussi à voir, et très bien d'ailleurs, car il était dans la rivière que la route longeait, c'est le sublime Pygargue à tête blanche. Je ne m'y attendais pas, mais en fait c'est l'oiseau représentatif de l'île! Il est venu se poser dans un arbre tout près de nous, quand on s'est arrêtés pour le prendre en photo (maladroitement, d'ailleurs: notre prochain achat, c'est un zoom!!!). Une belle rencontre!
Les villages que nous avons traversés ensuite avaient globalement peu d'interêt. Notre point de chute était Halifax, où nous sommes restés un moment pour bien visiter. C'est vrai que c'est mignon. Et j'imagine qu'aux beaux jours, quand les parcs seront fleuris, ça le sera encore plus. Et j'imagine que lorsque ce n'est pas un week-end férié et qu'il y a plus de gens dans les rues et sur les terrasses, ça doit l'être encore, encore plus!! Voici donc mes photos des plus belles choses à Halifax (ville la plus importante de la province avec 390 000 habitants, soit 40% de la population!). Et on a eu de la chance, on y a vu un peu de verdure et de couleurs, grâce aux premières fleurs de la saison, des crocus!
Le monument phare de la ville, l'endroit historique numéro 1 à visiter, était évidemment fermé. Bah voui ... Il s'agit de la Citadelle, juchée en haut d'une colline qui surplombe la ville. Nous ne l'avons donc pas visitée, et je n'en ai pas de belle photo à vous montrer. Alors autant en prendre une sur le net, une aérienne, pour vous montrer sa forme en étoile si particulière:
www.novascotia.com
L'histoire de la ville est très intéressante, et j'y ai appris deux choses qui m'ont marquée:
- Halifax a subi la plus forte explosion d'origine humaine, avant celle de la bombe atomique. Le 6 décembre 1917, deux navires sont entrés en collision dans le port. L'un des deux, chargé de munitions, a pris feu et a brûlé pendant 35 minutes avant que les 2 925 tonnes d'explosifs qu'il contenait n'explosent. L'explosion a soufflé tout un quartier de la ville, laissant un trou béant, appelé Ground Zero, a tué 1600 personnes et fait 9000 blessés;
- Halifax a dépêché deux navires, le 15 avril 1912, pour aller récupérer les corps des victimes du naufrage du Titanic, qui avait eu lieu durant la nuit près des côtes de Terre-Neuve. 328 corps ont été récupérés, dont 209 ont été rapatriés à Halifax. Ceux identifiés comme protestants ont été entérrés dans le cimetière Fairview d'Halifax. Nous avons visité ce cimetière: on y voit la date du naufrage, le numéro du corps, certaines portent un nom, d'autres non. L'ensemble forme une courbe de bateau. C'est très émouvant.
Bon allez. Pour finir sur une note plus gaie, je ne peux pas ne pas vous raconter une anecdote, n'est-ce pas?! Et bien la voilà, et elle nous servira de leçon: ne pas faire les touristes en ville pour le week-end de Pâques. Très mauvaise idée: tout est fermé!! Même en ville, on a cru qu'on n'arriverait pas à manger tellement les restos (de qualité, on s'entend) étaient fermés! Mais le défi (et la rigolade) de ce week-end aura été celui-ci: trouver de l'alcool! Benoit s'est bien moqué de moi, me traitant d'alcoolique, mais je n'envisageais pas de passer le vendredi soir, ma première soirée de ce week-end de vacances, sans mon petit verre de vin pour me détendre! Mais voilà: le vendredi saint (Good Friday) est bien respecté ici, on aurait presque dit une opération ville morte. A part les McDo, Tim Hortons, Burger King et autre Subway sur le bord de la route, tout était fermé! Tous les supermarchés aussi! Et les supérettes de station service ne vendent pas de vin... même pas de bière non plus! Alors quand au hasard de la petite route touristique menant à notre hôtel, nous avons trouvé une minuscule superette qui avait une licence d'alcool, j'étais aux anges! Et en plus, il y avait du vin local, exactement ce que je cherchais, car il y a beaucoup de vignobles ici et j'étais très curieuses de découvrir leur vin. Allez zou, deux petits blanc dans le coffre: ma soirée était sauvée !!! Et comme j'ai peur du manque, le lendemain rebelotte, j'ai refait les stocks! Je me suis régalée de vins blancs néo-écossais, qui sont très bons, pendant tout le séjour. Et j'en ai même acheté à l'aéroport pour rapporter à Montréal. Un petit délice !
Sur ces notes de bacchanales, je vous dis à bientôt les p'tits loups, pour une autre aventure !