La St-Jean Baptiste, la fête des québécois!
Hello everybody!
Chaque pays a sa fête nationale, reliée à son histoire ou ses traditions. Le Canada ne déroge évidemment pas à cette règle, et cette fête est célébrée le 1er juillet. Mais en plus, chaque province célèbre aussi sa propre fête nationale (ça fait deux fois une bonne occasion de faire la fête, et deux fois un jour férié, youpi!). Il s'agit de la Saint Jean-Baptiste, le 24 juin. Petit détail fort sympathique, ici: lorsqu'un jour férié tombe un week-end, il n'est pas perdu, contrairement à la France: ainsi, s'il tombe un samedi, on a le vendredi congé, et si c'est un dimanche, on a le lundi férié. Trop bien !!
Allez, c'est le moment de la minute historique: pourquoi donc le 24 juin, me demandez -vous... Et bien parce que cette date est d'abord celle de la fête religieuse célébrant la naissance de Jean le Baptiste qui s'est plus tard imposée, à partir de 1834, comme fête nationale des Canadiens français. Reconnue jour férié par la province de Québec en 1926, le gouvernement souverainiste du Parti québécois l'a déclarée « fête nationale du Québec » en 1977 (merci à Wikipedia pour cette courte introduction). Vous pourrez en apprendre plus en cliquant ici sur la page officielle de l'histoire de la St-Jean. C'est instructif et pas trop barbant, vous verrez!
Passons aux choses concrètes maintenant. Comment ça se passe, la St-Jean, à Montréal? Et bien, pour continuer les comparaisons avec la France, on peut dire que ça ne ressemble pas au 14 juillet: pas de défilé militaire, pas de bal populaire, pas de feu d'artifice. En fait, ça se passe de façon très simple et éclatée, car ça se présente sous la forme de fêtes de quartiers. Souvent une scène pour un concert, et quelques barbecues. Très familial. A l'échelle de la ville, il y a quelque chose de plus grand d'organisé. Deux évènements majeurs: un concert géant, le soir, rediffusé à la télé, et un défilé. Non pas militaire, mais allégorique, avec des chars, des danseurs, des costumes et des têtes géantes.
Et c'est là que je vais commencer à être un peu critique. Méchante peut-être même, penserons certains. En fait, ça fait deux fois qu'on assiste à cet évènement (j'avoue que sur les 6 fêtes passées au Canada, il y a eu 4 fois où on est partis en vadrouille loin, pour profiter du grand week-end, hey hey!!). La première fois ce fut en 2014, avec des amis (Bertrand et Patricia devraient se reconnaître) sous une pluie diluvienne, un drôle de souvenir. Et cette année, en 2017, sous un beau soleil cette fois-ci. Mais la même sensation négative m'a envahie les deux fois: en bon québécois, je trouve que c'est plate et cheap. Je vous la refais en français: il se passe pas grand chose d'extraordinaire et ça manque de moyen! Je partage avec vous quelques clichés des "moments forts" de l'évènement: rien de grandiose, vous allez voir! Avec souvent la sono qui ne marche pas, des danseurs qui bougent sans musique, des marcheurs qui défilent sans panneau pour nous informer de qui ils sont ou ce qu'il représentent. Assez ordinaire, comme on dit ici. Seul point positif: la parade est "verte", dans le sens où aucun véhicle n'est motorisé. C'est soit des bixi (vélos en libre service), des voitures électriques, ou des chars poussés à la force des bras.
Défilé 2014
Défilé 2017
Le maire Jean Drapeau et le fondateur de Montréal (Ville-Marie à l'époque), Paul de Chomedey de Maisonneuve
Clin d'oeil aux cônes oranges et à la circulation infernale en ville!!
Hommage à Expo 67 avec le pavillion de la France (auj. le Casino) et les logements d'Habitat 67
La sculpture de la place de l'Homme sur le parc Jean Drapeau
D'ailleurs, en parlant des chars, cette année, le défilé s'est retrouvé pris dans une polémique incroyable. Figurez-vous que la ville a fait appel à une école défavorisée pour avoir des volontaires pour défiler, chanter, danser, et pousser les chars (ce qui est une excellent idée, à mon humble avis) mais voilà le scandale: il se trouve que c'était des jeunes noirs "qui suaient sang et eau pour pousser ces lourds chars allégoriques, dans des costumes de guenilles", alors que les jolis blancs bien habillés marchaient dans le pur bonheur à côté d'eux. "Une honte mesdames et messieurs, un véritable scandale dont la ville devrait avoir honte." Certains ont même crié à l'apologie de l'esclavagisme ! Une sacrée controverse, je vous jure, pour un défilé qui se voulait un hommage à Montréal à l'occasion du 375e anniversaire de la ville. Les réseaux sociaux se sont enflammés, un truc de dingue. Et nous, qui étions placés à la fin du parcours, on se demandait pourquoi la parade avait autant de retard: on a compris le soir en regardant les nouvelles et en voyant les images des deux chars concernés: ils avaient tout simplement disparu!
Nous ne les avons pas vu passer, en fait les gens concernés par ces deux tableaux étaient à pied, plus de char. Les organisateurs ont voulu calmer le jeu en retirant les chars, et voilà! C'était d'un banal quand on les a vus passer... mais on comprend mieux pourquoi!
Bref, tout ça pour dire au final qu'on était contents d'y être et d'agiter notre petit drapeau québécois, parce que c'était juste à côté de chez nous! Honnêtement, ça ne vaut pas la peine de traverser toute la ville pour ça, je crois même que les enfants trouvaient ça chiant!!!
Allez, à bientôt les p'tits loups, pour vous parler de choses bien plus enthousiasmantes, promis !