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Makarena in Canada
4 mai 2014

Être français à Montréal...

Hello everybody!

Un dimanche après-midi pluvieux sur Montréal... Que faire de beau? C'est alors que je constate que je ne suis pas venue du mois d'avril pour vous raconter une aventure!!! Et bien voilà, je sais quoi faire - et d'ailleurs mes petits doigts me démangent, comme une envie de tapoter sur un clavier, alors c'est parti! Et comme il est vrai que mon mois d'avril a été plutôt calme, niveaux sorties, je vais vous parler de nous, les français, à Montréal.

Deux choses me viennent principalement à l'esprit, sur le thème des différences sociaux-culturelles propres à chaque expatriation.

Je voudrais commencer par ce point si délicat pour nous européens qui débarquons en Amérique de Nord: les taxes, et le pourboire. Déjà, il faut être bien conscient  que TOUS les prix affichés, que ce soit pour un resto, des fringues, de l'électro-ménager, une voiture ou même une maison, sont HORS TAXES. Je sais, c'est particulièrement insupportable! On ne peut jamais prévoir le prix exact de ce que l'on paiera, à moins d'être très fort en calcul mental! Vous allez chercher votre petit burger à 1.99 $? Ne vous contentez pas de sortir votre pièce de 2 $... Vous avez craqué sur cette petite jupe à 19.99 $, et vous êtes ravi car vous avez justement un billet de 20 $ pour la payer? Et bien non, grande déception mes amis: à ces sommes, il vous faut ajouter les 15 % de taxes. Oops ...  Ici, au Québec, on paye deux taxes, la fédérale qui s'appelle TPS, de 5 %, et la provinciale, la TVQ, qui est de 9.975 %. Ainsi, vous verrez souvent sur une étiquette de prix ce petit signe +TX, pour gentiment vous rappeler que le prix affiché est avant taxes. Certains commerces très touristiques vont parfois annoncer la couleur dès l'entrée, en mentionnant que leurs prix sont taxes incluses, mais c'est très rare. Le "taxes en sus" est monnaie courante!                                           taxes en sus

 Certains produits cependant ne sont pas sujets à la taxe de vente: ce sont les fruits et légumes (quand on fait son marché, pas de problème, le panier de pommes est annoncé à 3 $, on paye 3 $!) et les produits de base, en supermarché, comme les produits laitiers, les oeufs, le pain, le sucre et la farine, la viande et le poisson. Mais les boissons gazeuses, les confiseries et tous les aliments préparés sont eux soumis à la taxe de 15 %. Bref, c'est très compliqué. D'autant plus qu'il existe une autre taxe, appelée la taxe d'accise, qui concerne le tabac, le vin et l'essence, et qui elle, est incluse dans le prix affiché! Pas facile de s'y retrouver dans ce micmac! Ca va, vous suivez toujours? Je ne vous ai pas découragés avec tout ça? Bon, et bien accrochez vous, car ce n'est pas fini!

arrache cheveux

Le pire vous attend, et le cas bien particulier auquel je pense, c'est le restaurant! La première fois, quand on ne le sait pas, ça peut être un cauchemar! Ah, il vous tente ce petit resto, avec son joli menu (ici, on dit table d'hôte d'ailleurs) "entrée-plat-dessert-café" à 36$. Raisonnable, vous vous dites. Mais bon, maintenant, vous savez que ce n'est pas 36 $ que vous paierez, mais 41.5 $ car vous devez ajouter les 15 % de taxes. Mais attention, contrairement à la France, le pourboire n'est pas inclus! Ah, ce fameux pourboire casse-tête, qui est de 15 %, pour les services de bar et restauration. Ainsi, votre petit menu, au lieu de vous revenir à 36 $ comme vous l'aviez cru en lisant la carte, vous reviendra à 46,80 $. Ca fait une sacrée différence, n'est-ce pas?!

hungry-emoticon

Ce qui m'amène tout naturellement vers le délicat sujet qu'est le pourboire. Ah, on s'y est souvent emmelé les pinceaux, à notre arrivée, j'avoue ! Il faut en laisser pour ce truc là, ou pas? Moins de 15 %, ou pas? Alors oubliez le concept de la petite pièce d'un euro qu'on laisse avec le ticket de caisse quand on sort de la pizzeria: c'est définitivement pas assez! De plus, pour un paiement en CB, le terminal est programmé pour poser la petite question "pourboire" pendant le paiement: il faut choisir oui ou non, puis il faut choisir si on met un pourcentage ou si on met une somme fixe. C'est très surprenant! Et après, votre ticket indique le prix du repas avec taxes, puis le prix payé avec pourboire. Toute une histoire! Dans les bars et restaurants, il faut laisser un pourboire de 15 %: les métiers de l'hotellerie et de la restauration sont les seuls à être reconnus à pourboire par Revenu Québec, et la rémunération des travailleurs de ce secteur est plus basse (en dessous du salaire minimum) car l'écart est compensé par les pourboires. Donc à moins d'avoir vécu une très mauvaise expérience avec le serveur, il n'y a pas de raison de ne pas laisser ces 15 %. Et attention, il parait que dans un buffet on peut se contenter de laisser 10 %, mais dans un restaurant haut de gamme avec service élaboré, c'est plutôt 20%!

Dans les bars, c'est en gros 1 ou 2 dollars par conso, et au vestiaire, c'est 0.50 ou 1 dollar. J'ai récemment découvert, grâce à un article de journal, que les femmes de chambre dans un hôtel doivent recevoir (et elles laissent toujours une enveloppe avec leur nom dans les chambres) de 2 à 3 $ par nuit. Sauf dans les établissements bas de gamme. Un peu vague pour moi:c'est subjectif, non?! Ensuite, j'ai appris que chez le coiffeur et l'esthéticienne, on devrait laisser de 10 à 15 $%, mais rien pour la massothérapeute! A la station essence, de 0,50 à 2 $ au pompiste, et 10 % au livreur de bouffe à domicile. Par contre, pas de pourboire pour le plombier, garagiste et électricien.

moneytip

Ca va? Je ne vous ai pas perdus?! Vous suivez?! Bon, bravo mes amis! Et vous allez voir, vous allez être encore plus intéressés par la suite si vous êtes français! C'est le deuxième point que je voulais évoquer avec vous. Savez-vous quel est le petit surnom, ou sobriquet, que les québecois nous donnent? Alors....? Et bien même s'ils nous aiment beaucoup, nous leurs lointains ancêtres, on est les "maudits français" ! Il faut dire qu'en effet on peut être assez envahissants, et ne pas toujours faire ce qu'il faut pour nous faire bien voir et accepter, particulièrement dans une grande ville comme Montréal. Selon le consulat, nous sommes environ 120 000 français installés au Québec, dont les deux tiers sont à Montréal! Et vous savez ce que vont nous reprocher les Québécois? Notre arrogance, notre côté hautain et donneur de leçons. Et oui, pas surprenant! C'est ça, un maudit français! C'est très important de ne pas l'être lorsqu'on est immigrant, comme moi, mais je me dis que ça l'est aussi quand on est touriste, histoire de ne pas taper sur les nerfs de tout le monde!

Je voudrais donc passer au travers des quatre conseils que j'ai trouvés dans le journal, grâce au journaliste Philippe Renault qui a publié un guide antitouristique intitulé S'installer à Montréal.

  • S'adapter au monde du travail: les grosses différences entre la France et la Québec, vont être le peu de vacances (2 semaines de congés payés par an), la courte pause pour déjeuner le midi, et le rapport aux autres. Ici, on ne salue pas toujours tout le monde tous les matins! (attitude impolie qu'il ne faut pas selon moi imiter, au contraire, il faut forcer les collègues à se saluer!)Et le modèle de travail est moins hiérarchique, et il est très courant de se tutoyer, peu importe le poste occupé. Moi, personnellement, je trouve ça très agréable, ça facilite la communication avec ses supérieurs. Pour finir, il semblerait que la drague entre collègues serait considéré comme un geste très déplacé ici. (n'est-ce pas le cas en France? ou bien sommes-nous victimes de notre réputation d'incorrigibles charmeurs?!)
  • Aller au-delà du Plateau: je vous explique, le Plateau, c'est l'arrondissement Plateau-Mont-Royal, non seulement particulièrement francophone, mais surtout point d'attache de la communauté française. Il semblerait que 28 % des français choisissent de s'y installer. J'avoue que quand on s'y promène, on entend plus souvent l'accent français que l'accent québécois! Le reproche fait par le journaliste, c'est que le Plateau est comme un village, et devient une bulle dont les habitants ne sortent pas toujours, et du coup ils "connaissent mal le reste de la ville". Alors, oui je l'affirme, Montréal, c'est autre chose que le Plateau, la ville a moult autres quartiers plein de richesses à découvrir.
  • Ne pas trop se plaindre de l'hiver: autre cliché qui colle à la peau des Français, nos plaintes concernant le froid, la neige, le verglas, l'hiver qui n'en finit pas. Oui, l'hiver est pénible! Mais si on a bien préparé son plan d'immigration, on le sait! Et on va s'habituer! Alors attention, on a le droit de se plaindre, comme le dit le journaliste, car de toute façon les montréalais se plaignent aussi des hivers trop envahissants, mais il faut se plaindre "de façon modérée"!
  • Eviter les comparaisons: ah oui, alors ça, c'est le gros hic. Je l'ai vécu, entendu dans pas mal de bouches françaises, et c'est vrai que c'est insupportable! Déjà pour moi, française... alors j'imagine à quel point ça doit exaspérer les québécois! Les Français ont grandement tendance à tout comparer avec la France, à haute voix, et de façon méprisante parfois: certains ne peuvent s'empêcher de dire que les fromages sont meilleurs chez nous, que les gens parlent mieux chez nous, que la musique est de meilleure qualité chez nous, que telle loi est mieux chez nous. Bref, des comparaisons déplacées, qui donnent parfois envie de répondre: et bien retournes-y, chez toi, si c'est si mieux que ça!!!

maudit français

Alors voilà, finie ma petite leçon de savoir vivre à la québécoise . J'espère vous en avoir appris un peu, et surtout ne pas vous avoir découragés de venir! Vous verrez, on se sent bien ici, et on est bien accueillis, tant qu'on s'ouvre aux Québécois, qu'on s'intéresse à leur vie et qu'on fait un tant soit peu l'effort de s'imprègner de leur culture au quotidien: y sont ben l'fun, ces cousins d'amérique !

A bientôt les p'tits loups

 

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Commentaires
Z
Coucou Karen,<br /> <br /> Quel casse tête en effet, heureusement que tu es là pour nous donner tous les tenants et aboutissants de cette fabuleuse contrée. Je persiste: quand publies tu un guide papier ?<br /> <br /> Gros gros bisous d'une de tes meilleures fans de Rouen (Isa)
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